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mardi 28 août 2012

[Critique] Thor

Titre : Thor
Année : 2011
Réalisation : Kenneth Branagh
Avec : Chris Hemsworth, Natalie Portman, Tom Hiddleston, Anthony Hopkins, Kat Dennings

Thor est le fils d'Odin et le frère de Loki. En temps que fils du dieu qui règne sur le royaume d'Asgard, il pense pouvoir faire preuve d'arrogance et de suffisance à volonté, en arborant fièrement un marteau magique qu'on croirait être constitué de carton, ou de papier mâché. Bref. Emporté par sa fougue, notre blondinet à la voix grave presque aussi ridicule que celle du Batman de Nolan s'en va botter les fions de bonhommes bleus à l'allure patibulaire mais pas trop pour ne pas effrayer les enfants. Malheureusement pour notre grand benêt, ses actes inconsidérés réveillent une vieille rancune, et Odin ne semble pas très content de la situation. Alors, il banni son fils incorrigible sur Terre. Déchu de ses pouvoirs et séparé de son marteau en plastoc acheté au Parc Astérix à la sortie du Grand Splash, il va bien vite faire la connaissance d'une brunette de rêve (dont une Natalie Portman qu'on a envie de fesser tout du long). Comme ça, par le plus grand des hasards. Et puis, pour bien faire, elle est scientifique en cosmologie histoire qu'elle ait réponse à tout et qu'en plus on puisse en faire une cible pour une amourette bien grasse en plein milieu du métrage. Pendant ce temps, Loki apprend qu'il a été recueilli par Odin et qu'avant il était tout bleu lui aussi. Un peu vénére, il décide de s'emparer du trône d'Asgard pour enfin assouvir son envie de domination. Il envoie alors l'immense et très laid Destructeur sur Terre. Mais heureusement, notre blondinet à la barbe bien dessinée et égalisée veille au grain.

C'est dingue ce qu'on peut s'ennuyer en écrivant un simple résumé, tout en ne sachant pas vraiment ce qui est le pire. Qu'on ait l'impression de subir ce qu'on a subit des dizaines de fois dans d'autres films du genre ? Ou alors la "platitude" confondante de l'intrigue qu'un gamin de huit ans serait capable d'écrire avec un doigt dans le nez ? Impossible d'être sûr, en tout cas on est en présence d'une coquille aussi vide que laide, réalisée par un auteur déjà coupable de grosses fautes de goût : Kenneth Branagh dont le Frankenstein infâme hante encore les nuits des cinéphiles. Pas très encourageant, quand on se penche sur une filmo dont ce seul film, énorme échec artistique, public et critique, témoigne d'une envie de grand spectacle. Très vite, nos craintes se trouvent confirmées : Thor sera une mélasse sans âme de CGI plus ou moins réussies, mais surtout complètement laissée à sa seule suffisance. Bien sûr, on ne regarde pas un film de ce genre pour assister à une oeuvre humaniste, seulement il y a un pas entre le trip visuel riche et le spectacle pauvre. 2001 est purement visuel, ce qui ne l'empêche pas d'avoir un fond intelligent, une direction artistique travaillée, une bande originale solide et évocatrice. Tout ça au service d'un film de science-fiction, ni plus ni moins. Alors quoi, les spectateurs des productions de genre actuelles seraient-ils plus bas du front qu'au temps où les auteurs ne les prenaient pas pour des débiles profonds ?

 

 Le scénario, on l'a dit, fait dans le consensuel. Pire même, on peut estimer être en plein remake bodybuildé des Visiteurs. Quand l'intrigue commence à se mettre en place, c'est-à-dire après quarante minutes où le réalisateur passe à la vitesse de la lumière sur des évènements qui auraient mérité un long-métrage, on assiste impuissant à une avalanche de vannes du niveau d'un Christian Clavier grimé en Jacquouille. Vous trouverez du "Qu'est ceci", "ce breuvage est excellent", "donnez moi une bête pouvant servir de monture" etc. Navrant, et surtout accompagné du manuel des situations débiles illustrées. Comme ce passage tordant où Loki, furax après avoir découvert qu'il est un orphelin recueilli par Odin, demande à ce dernier la vérité sur son passé. Odin de continuer à vouloir lui cacher une vérité que le spectateur connaît depuis un quart d'heure. Son fils adoptif passe alors en colère niveau deux, genre "si tu continues je m'enferme dans ma chambre". Alors, le passé est dévoilé à un Loki semblant être tout retourné de comprendre que son père le mène en bateau depuis toujours, alors que deux secondes avant il en était déjà persuadé puisqu'il demandait "la vérité". Et puis ça enchaîne "tu ne m'as jamais aimé blabla" pendant que Branagh jette l'effet pathos le plus laid jamais vu au cinéma depuis un bon moment. Tout bonnement navrant. Et passons sur l'habituelle histoire d'amour, niaise au possible. C'est d'ailleurs tout le personnage de Jane qui est catastrophique, écrit en cinq minutes, sans aucun relief, une ombre qui sert de caution pour les geeks auprès desquels elle est une icône. Portman est une scientifique ? Ca ne lui empêche pas de sortir un énorme "trop cool" quand un péquenot lui annonce qu'un satellite s'est écrasé en plein désert. Ca ne l'empêche pas non plus de croire en tous points, dès la première rencontre avec Thor, que celui-ci vient d'une autre planète, que son père est Odin etc. A n'en pas douter, il faut se vider la tête pour un tel film, mais on ne nous prévient pas qu'on va nous la remplir d'une chose aussi inconsistante. Un petit mot tout de même sur la pub pour Apple bien lourde pendant le film. "iPod" cité deux fois dans un intervalle de 5 secondes, chapeau bas les artistes.

Faisons un effort, essayons de croire très fort que le grand spectacle n'est qu'un enchaînement de scènes d'actions et de plans bourrés de CGI. Même là, on en ressort déçu. En une heure vingt, on n'aura eu le droit qu'à une bataille d'ouverture survolée qui passe pour une guerre de fourmis ne serait-ce que face à la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et une séquence mollassonne de baston, dont le morceau de bravoure est un coup de pied sauté au ralenti à s'en péter les zygomatiques, dans le labo de scientifiques dont les objectifs resteront vagues jusqu'à la fin. Alors, on compte sur la dernière demie-heure pour essayer de ne pas mettre fin rapidement à la torture qu'est la projection de ce film. Ca commence bien mal, puisque le très prometteur gardien des passages est balayé en cinq secondes montre en main, alors qu'on en faisait une sorte de boss de fin de niveau d'un jeu-vidéo.

Puis, le Destructeur rentre en scène, tandis que les derniers espoirs s'envolent. Visiblement, Branagh a aimé le travail de Jackson pour son adaptation de Tolkien. On se croirait face au Sauron du prologue de La Communauté de l'anneau. On y trouve aussi un peu de Le jour où la Terre s'arrêta pour le laser. Même cadrage, quasiment le même aspect sans le casque et un peu plus clinquant, plus propre, plus Marvel. Mais il ne s'arrête pas là le bougre, puisque arrive aussi sur Terre la bande de Thor. Une brunette, deux zigotos oubliables et un grand à barbe qui ressemble étrangement à Gimli. Ressemblance souligné par un lancer qui fait directement penser à du lancer de nain... On arrive enfin au final, baston prévisible entre Loki et cette grande courge apathique qu'est Thor. Ca parle, ça hurle des banalités du genre "c'est moi le meilleur", c'est laid, c'est bâclé. A l'image du film.

Seul petite éclaircie, Kat Dennings. Son interprétation est insipide à l'image du reste de la distribution, mais on devine un grand talent pulmonaire. Talent confirmé par une petite recherche Google image qui se sera avérée bien plus agréable que ce Thor de bas étage.


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