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mercredi 29 août 2012

[Critique] Massacres dans le train fantôme

Titre : Massacres dans le train fantôme (Funhouse)
Année : 1981
Réalisation : Tobe Hooper
Avec : Elizabeth Berridge, Shawn Carson, Jeanne Austin


A être trop précoce, on risque de se brûler les ailes. Malheureusement, Tobe Hooper rentre dans ce cas de figure. Son premier film, Massacre à la Tronçonneuse, a non seulement redéfini tout un genre mais a aussi projeté sur le devant de la scène un réalisateur qui était loin d'avoir atteint la maturité nécessaire. Pour preuve son second effort, l'honnête Le Crocodile de la Mort, mais qui n'atteint jamais les sommets titillés par son film devenu culte. Se plus, le style de Hooper, qui mélange comédie et terreur, n'est pas encore assez maîtrisé quand Spielberg décide de lui confier Poltergheist, certes réussi mais officieusement bouclé par le papa d'ET. Mais avant cette grosse production, qui sonnera la déchéance du réalisateur texan malgré son succès retentissant, il signa un petit film d'horreur assez méconnu et pourtant important pour comprendre la destinée de Hooper : Massacres dans le train fantôme.

Quatre adolescents et le petit garçon Joey se retrouvent dans une fête foraine et décident de passer la nuit dans le train fantôme. Dans les sous-sols, ils assistent au meurtre d'une femme par un tueur difforme. Une poursuite terrifiante va alors s'engager dans ce train de l'enfer.

Dès l'ouverture, Hooper annonce la couleur en parodiant deux classiques de l'épouvante : Halloween et Psychose. Un enfant se déguise et organise toute une mise en scène afin d'effrayer sa grande soeur, sous sa douche. La séquence est filmée à la première personne, comme dans le classique de Carpenter, pour se terminer dans une séquence reproduite quasiment à l'identique, musique stridente à l'appui, de celle du non moins classique film signé Hithcock. La séquence se termine par une belle dispute entre frère et soeur. On a là toute l'ambivalence du style Hooper : la séquence marche plutôt bien, créée un certain suspens mais on ne peut s'empêcher de ressentir le sourire en coin de l'auteur, qui s'avère parfois assez désagréable.


 Après cette ouverture, il faut bien avouer que le film sombre peu à peu dans une trame somme toute assez classique, avec une description d'un groupe de jeunes plutôt banale. Ainsi, on se retrouve avec une fille vierge, entourée d'un brave gars mais pas aussi pur, et d'un couple déluré. Ce qui a pour effet de couper court à tout suspens quand au final : on sait tout de suite qui s'en sortira et qui va souffrir. De plus, Hooper prend toujours autant de plaisir à décrire des protagonistes insupportables, dans le but facilement compréhensible, mais très risqué, de prendre plaisir à les voir mourir. Efficace dans un film comme Massacre à la Tronçonneuse, où cette envie meurtrière est contrebalancée par l'horreur de la situation créant un malaise évident. Mais pas ici, où ça ne va jamais aussi loin. On pourra tout de même saluer le traitement du bad guy, monstrueux enfant déformé (bon maquillage signé Rick Baker, qui officia pour Hurlements) et torturé par son aspect physique repoussant.

Visuellement, le métrage trouve un certain intérêt. La situation, les quatre jeunes enfermés dans une attraction pour une nuit, se trouve être un prétexte à une photo efficace, en lumière naturelle pour les séquences extérieures, et pleine de couleurs et d'éclairages étranges dans l'attraction. Le résultat créé une impression d'action dans un univers autre, dans une autre dimension. L'aspect factice des décors d'un tel endroit sert une ambiance parfois oppressante, malheureusement gâchée par un montage pataud qui ne permet jamais de s'approprier le lieu.

Massacres dans le train Fantôme est indispensable pour essayer de mieux cerner le personnage Hooper. Film d'horreur mais surtout comédie noire, esthétisant à défaut d'être effrayant. Bancal, comme la vision de son auteur destiné à avoir le cul entre deux chaises.
 
Trailer

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