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mercredi 29 août 2012

[Critique] Massacres dans le train fantôme

Titre : Massacres dans le train fantôme (Funhouse)
Année : 1981
Réalisation : Tobe Hooper
Avec : Elizabeth Berridge, Shawn Carson, Jeanne Austin


A être trop précoce, on risque de se brûler les ailes. Malheureusement, Tobe Hooper rentre dans ce cas de figure. Son premier film, Massacre à la Tronçonneuse, a non seulement redéfini tout un genre mais a aussi projeté sur le devant de la scène un réalisateur qui était loin d'avoir atteint la maturité nécessaire. Pour preuve son second effort, l'honnête Le Crocodile de la Mort, mais qui n'atteint jamais les sommets titillés par son film devenu culte. Se plus, le style de Hooper, qui mélange comédie et terreur, n'est pas encore assez maîtrisé quand Spielberg décide de lui confier Poltergheist, certes réussi mais officieusement bouclé par le papa d'ET. Mais avant cette grosse production, qui sonnera la déchéance du réalisateur texan malgré son succès retentissant, il signa un petit film d'horreur assez méconnu et pourtant important pour comprendre la destinée de Hooper : Massacres dans le train fantôme.

Quatre adolescents et le petit garçon Joey se retrouvent dans une fête foraine et décident de passer la nuit dans le train fantôme. Dans les sous-sols, ils assistent au meurtre d'une femme par un tueur difforme. Une poursuite terrifiante va alors s'engager dans ce train de l'enfer.

Dès l'ouverture, Hooper annonce la couleur en parodiant deux classiques de l'épouvante : Halloween et Psychose. Un enfant se déguise et organise toute une mise en scène afin d'effrayer sa grande soeur, sous sa douche. La séquence est filmée à la première personne, comme dans le classique de Carpenter, pour se terminer dans une séquence reproduite quasiment à l'identique, musique stridente à l'appui, de celle du non moins classique film signé Hithcock. La séquence se termine par une belle dispute entre frère et soeur. On a là toute l'ambivalence du style Hooper : la séquence marche plutôt bien, créée un certain suspens mais on ne peut s'empêcher de ressentir le sourire en coin de l'auteur, qui s'avère parfois assez désagréable.


 Après cette ouverture, il faut bien avouer que le film sombre peu à peu dans une trame somme toute assez classique, avec une description d'un groupe de jeunes plutôt banale. Ainsi, on se retrouve avec une fille vierge, entourée d'un brave gars mais pas aussi pur, et d'un couple déluré. Ce qui a pour effet de couper court à tout suspens quand au final : on sait tout de suite qui s'en sortira et qui va souffrir. De plus, Hooper prend toujours autant de plaisir à décrire des protagonistes insupportables, dans le but facilement compréhensible, mais très risqué, de prendre plaisir à les voir mourir. Efficace dans un film comme Massacre à la Tronçonneuse, où cette envie meurtrière est contrebalancée par l'horreur de la situation créant un malaise évident. Mais pas ici, où ça ne va jamais aussi loin. On pourra tout de même saluer le traitement du bad guy, monstrueux enfant déformé (bon maquillage signé Rick Baker, qui officia pour Hurlements) et torturé par son aspect physique repoussant.

Visuellement, le métrage trouve un certain intérêt. La situation, les quatre jeunes enfermés dans une attraction pour une nuit, se trouve être un prétexte à une photo efficace, en lumière naturelle pour les séquences extérieures, et pleine de couleurs et d'éclairages étranges dans l'attraction. Le résultat créé une impression d'action dans un univers autre, dans une autre dimension. L'aspect factice des décors d'un tel endroit sert une ambiance parfois oppressante, malheureusement gâchée par un montage pataud qui ne permet jamais de s'approprier le lieu.

Massacres dans le train Fantôme est indispensable pour essayer de mieux cerner le personnage Hooper. Film d'horreur mais surtout comédie noire, esthétisant à défaut d'être effrayant. Bancal, comme la vision de son auteur destiné à avoir le cul entre deux chaises.
 
Trailer

[Actu du jour] Mercredi 29 Août

Le reboot des Tortues Ninja repoussé pour de bonnes raisons ?


Hier Robocop, aujourd'hui c'est au tour des Tortues Ninja de se faire une sacrée mauvaise pub. En Juin dernier, Paramount officialisait un retard conséquent : il ne faudrait pas l'attendre avant l'été 2014. Aujourd'hui Peter Laird, co-créateur de la licence, dévoile que c'est très loin d'être un mal.

Quelqu’un m’a alerté sur l’existence de ce script, et je viens de finir de le lire il y a quelques minutes. Il s’agit bien du brouillon qui a été rejeté et qui a causé le retard de la production du prochain film, parce que le scénario n’était pas satisfaisant, donc je pense que tous les fans devraient être reconnaissant envers les nouveaux décisionnaires qui ont empêché cette pitoyable chose de voir le jour.
Edifiant, même si personne ne peut s'en étonner, n'oublions pas que le très mauvais Bay est à la production. D'ailleurs, des rumeurs font état de l'apparition dudit scénario pendant quelques minutes. Assez de temps pour se faire voir par des personnes qui en disent des vertes et des pas mûres, n'hésitant pas à qualifier l'histoire de "Transformers bis"...



Des détails sur la séquelle non-autorisée de Evil Dead


Avant que le remake bien autorisé ne soi envisagé, une société avait pour projet de produite une suite de la sage horrifique de Sam Raimi. Les courageux de Award Pictures, qui ont déjà tenté un énorme coup en essayant de donner une suite aux Aventures de Jack Burton de Carpenter, se sont quand même mangé un bon gros mur en la personne de Sam Raimi. Parce qu'on ne rigole pas avec Sam, et à part un projet de remake où il prendra de la thune, aucun autre film Evil Dead ne sortira !

Aujourd'hui, on apprend le titre de ce quatrième épisode, mais aussi l'année dans laquelle il fut envisagé, et aussi son budget.

Titre : Evil Dead IV : Consequences
Horreur, 136 minutes
Production : Award Pictures
Prod/Scr :  Graham MacCrae, Glenn MacCrae
Budget : 71M$
Pre-Production date : 2004

Bon, ça sent le bon gros coup de pub bien grassouillet par une entreprise très douteuse à vrai dire...



 Nouvelle affiche teaser pour "The Lords of Salem" de Rob Zombie

Cliquez pour une bonne grosse version


C'est quand même un peu le bordel chez Rob Zombie depuis ses catastrophiques Halloween. Je pensais que son prochain serait le remake du Blob, mais finalement ce sera un certain Lord of Salem. Produit par les gars derrière les Paranormal Activity et écrit par Rob lui même.
L'histoire mettra en scène Heidi (sa muse Sheri Moon), DJ dans une radio rock, qui reçoit un jour un cadeau d'un mystérieux groupe. Peu de temps après, le groupe débarque dans la ville pour un bien étrange concert dans la très réputée ville des sorcières.
Film très attendu au tournant...



Une affiche pour "Le capital"

Cliquez pour une taille maousse costaud

Thriller financier de l'excellent Costa-Gavras (Z, film culte) mettant en scène Elmaleh, la sortie est toujours prévvu pour Novembre 2012. Perso, j'aurais préféré Kassovitz dans le rôle-titre, comme il fut question.



Les infos dont  on se fout un peu, beaucoup

George Nolfi (scénariste d'Ocean's Twelve, réalisateur de L'Agence), est au travail sur un certain "XOXO", thriller dont le sujet sera Facebook. Sortira-t-il avant la faillite du réseau social coté en bourse ?

Dark Knight Rises est à peine sorti qu'on parle déjà d'un reboot. s'il fallait une preuve que le cinéma Marvel est un cancer, le voici. Bref, aujourd'hui on apprend qu'il sortira après Justice League. Au secours.



Sources : Movihole, Shocktilyoudrop, Bloody-disgusting, Allocine, Cinema-series-tv, Telerama.

mardi 28 août 2012

[Insolite] Promo pour des jouets The Thing

Aujourd'hui est apparu sur mon fil Twitter une vidéo qui aura illuminé ma journée.


Je donnerais un rein pour les avoir en ma possession. Non, les deux, et mon pancréas en prime. Malheureusement, ces joujous signés Hasbro sont désormais introuvables.
L'histoire ne dit pas quelle est le cheminement intellectuel du cinglé qui a proposé cette ligne à l'époque. Film d'horreur vraiment effrayant et surtout interdit aux enfants, ont-ils eu l'espoir d'en vendre ne serait-ce qu'une dizaine ? Comment vendre le produit aux gamins, en montrant quelles images ?
Enfin bref, toujours est-il qu'aujourd'hui ce genre de truc vaut de l'or. Le marketing à rebours.

[Actu du Jour] Mardi 28 Août

Psychodrame autour du remake de Robocop


Le tournage est loin d'avoir débuté mais les échos de la production d'un des remakes les plus craints du moment s'offre une bien mauvaise pub par le biais de son réalisateur, José Padilha. Ce dernier, sans doute apeuré par la portée de ses propos, passe par son ami Fernando Meireilles pour faire passer le message :

I talked to José Padilha for a week by phone. He will begin filming Robocop. He is saying that it is the worst experience. For every 10 ideas he has, 9 are cut. Whatever he wants, he has to fight. “This is hell here,” he told me. “The film will be good, but I never suffered so much and do not want to do it again.” He is bitter, but it’s a fighter.
Ce qu'on traduit par :

J’ai parlé à José Padilha pendant une semaine au téléphone. Il va commencer à tourner Robocop. Il dit que c’est sa pire expérience. Sur 10 idées qu’il a pu avoir, 9 partent aux oubliettes. Peu importe ce qu’il veut, il doit se battre… "C’est un enfer ici", m’a t-il dit. "Le film sera bon, mais je n’ai jamais autant souffert et je ne le referais plus." Il est amer, mais c’est un battant.
Espérons que ce petit séisme ne nuise pas à la carrière de Padilha, les réputations ont la peau dure chez les producteurs américains...



Un trailer pour Sightseers, le nouveau film par le réalisateur de Kill List

 Kill List a assurément fait partie des bonnes surprises horrifiques de l'année dernière, sans pour autant faire l'unanimité. Ben Wheatley, réalisateur dorénavant attendu, revient avec ce film qui sera titré "Touristes !" dans notre pays, revient à ses premiers amours : la comédie (très) noires. Aujourd'hui, un nouveau trailer est arrivé.


Sortie prévue pour le 26 Décembre 2012.



Les infos dont on se fout un peu beaucoup

Wong Kar-Wai sera le président du jury au 63e Festival de Berlin. Il s'est dit "très heureux de pouvoir découvrir des films de réalisateurs du monde entier". Tu m'étonnes.

Martin Scorsese vient de débuter le tournage de son prochain film, The Wolf of Wall Street, et comme par hasard il se mange une plainte pour rupture de contrat. Une sombre histoire, autour d'un projet sans cesse retardé (Silence), de frais de compensation. Cecchi Gori Pictures, le plaignant, voudrait revoir les termes du contrat le liant à Scorsese. Tout cela s'arrangera à l'amiable.

Michael Fassbender devrait rejoindre le casting du western Jane Got a Shotgun, réalisé par Lynne Ramsey (We need to talk about Kevin). Il rejoindra Nathalie Portman, qui co-produit le film. Le western en regain de forme grâce à Tarantino ?

Morgan Freeman et Elizabeth Banks prêteront leur voix à un long métrage d'animation Lego. Cet alléchant projet (trololol), prévu pour début 2014, est tout de même dirigé par Phil Lord et Christopher Miller (le récent 21 Jump Street) et racontera l'histoire d'un légo quidam partant défier un de ses congénères un peu trop maléfique.

Toby Maguire, Leonardo DiCaprio et Tom Hardy sont es acteurs engagés. Une très grande cause les rassemble : le braconnage et ses effets néfastes. Ce grand projet, signé chez Warner Bros, prendra place en Afrique et devrait mettre en scène un ancien agent des forces spéciale reconverti dans la chasse illégale. Quel trio couillu, hum.

Le reboot du personnage d'un des personnages fétiche de Tom Clancy, Jack Ryan (déjà incarné par Harrison Ford, Alec Baldwin et Ben Affleck), arrive pour le 25 Décembre 2013.

The Rock devrait incarner le "badass utltime", qui se traduit par "mauvais cul ultime". Le film est un certain "Dan Mintner : Badass for Hire", qui donnerait en français "Dan Mintner : mauvais cul à la location". Peut-on arrêter de reprendre cette expression pourris là, "badass"... Bref, c'est écrit par l'inconnu Chad Kultgen et ça devrait se tourner en 2013.

Josh Holloway  (Lost) rejoint le casting de Ten, dans lequel jouera Schwarzy.

L'adaptation de la cinématique géante Uncharted s'enfonce dans le development hell. Après avoir perdu son réalisateur (David O. Russel), c'est au tour du scénariste de fuir un bateau bien incertain : exit Neil Burger. Il sera remplacé par Marianne et Cormac Wimberley dont le principal fait d'arme est la série des National Treasure, plus connue sous le nom de Benjamin Gates. Oui, les daubes avec Nicolas Cage. Non, ça ne sent pas bon.

Thomas Felton, le scénariste des très mauvais Chain Letter et Saw 4, est entrain de travailler sur I Spit on your Grave 2. Oui, la suite du remake déjà pas fameux (mais meilleur que l'original).

Au Japon, l'adaptation du manga Kenshin, malgré ses qualités réputées très discutables, a battu The Avengers sur le terrain du box-office. Japan Force !

Emma Stone, la blondinette du reboot de Spiderman, voudrait voir sa Gwen Stacy tuée accidentellement par Spiderman, comme dans le comics. Cool story sis'.

L'anglais Andy Nyman (Severance, Black Death) jouera le méchant "La Tumeur" dans le fermement attendu Kick-Ass 2. Sortie prévue pour Juin 2013.

Le prochain film de Danny Boon s'appellera "Super condriaque". Sera-t-il, lui aussi, vendu aux USA et remaké par Will Smith ?



Sources : cinema-series-tv.fr,  Screencrush, Vulture, TF1, THR, Allocine, Gamekult, Variety, Digital Spy, Telerama, Le Film Français.

[Vite vu] Livre de sang

Titre : Livre de Sang (Book of Blood)
Année : 2009
Réalisation : John Harrison
Avec : Jonas Armstrong, Sophie Ward, Doug bradley, Clive Russel


Encore une adaptation complètement ratée d'une nouvelle de Barker. Le film a un goût de DTV fauché, ce qu'il est à vrai dire. Pas si grave me direz-vous, sauf que le réalisateur a un peu tendance à péter plus haut que son cul, et surtout oublie d'imprimer un vrai rythme à ce métrage d'un ennui quasi constant.
Les acteurs sont eux aussi à la ramasse, entre l'acteur principal (Clive Russel) dont le jeu plat éclabousse le film, et l'allumeuse de service pas vraiment à l'aise, on n'est clairement pas gâté.
Reste, pour les amateurs du genre, deux ou trois séquences gores assez rigolotes, pas vraiment réussies pour cause de CGI nullissimes, mais distrayantes.
Pauvre Barker...

Trailer
 

[Critique] Freddy - Les Griffes de la Nuit

Titre : Freddy - Les Griffes de la Nuit (A Nghtmare in Helm Street) 
Année : 2010
Réalisation : Samuel Bayer
Avec : Jackie Earle Haley, Kyle Gallner, Katie Cassidy, Rooney Mara, Thomas Dekker
 
 
Meurtres à la Saint-Valentin, Prom Night, Halloween, Vendredi 13, Black Christmas, le remake de slasher a décidément le vent en poupe à Hollywood. Signe d'une incroyable crise d'imagination qu'on essaie de cacher derrière des mots pompeux ("kikoo c'est un reboot"), on ne peut pas dire qu'un seul de ces films s'en soit tiré avec un minimum d'honneur. Les griffes de la nuit sera-t-il l'exception qui confirme la règle ?

Passons très vite sur la trame qui reprend, dans les grandes lignes, la même que le classique signé Craven. Les plus grandes séquences sont donc revisitées à la sauce Bayer, clipeur confirmé (notamment le "Zombie" des Cranberries et le "Smells like teen spirit" de Nirvana) parachuté par un Bay producteur. En gros, il est légitime d'avoir peur, très peur, et ce ne sont pas les premiers instants du film qui rassureront. Tout de suite, la situation est claire : on va avoir droit à une vraie brochette de personnages caricaturaux. Le grand châtain baraqué, la blondasse bonnasse, la brunette introvertie, l'ex-boyfriend un peu vénére et son pote introverti qui se rapprochera, bien entendu, de la brunette. Tout ça respire Hollywood a plein nez. Et ne comptez surtout pas sur l'interprétation pour faire oublier tout le côté prévisible que ces personnages portent en eux.



Bref, ça commence comme une catastrophe. Et très vite, on nous balance des CGI, histoire que le spectateur qui sent déjà venir la grosse la grosse arnaque au bout de dix minutes de métrage (véridique), se sente un peu flatté. Malheureusement, ces artifices, aussi propres soient-ils, n'arriveront jamais à faire avaler une pilule bien trop grosse pour être ingurgitée. En effet, l'intérêt de ce remake (ou reboot, ou ce que vous voulez) s'envole dès qu'on se rend compte que le film continuera, jusqu'à la fin, d'utiliser les ficelles de la série sans même essayer de les ronger, de les malmener, de donner une proposition qui puisse justifier un tel projet. Pire même, on sent quelques reprises, comme la fille dans le sac plastique, traînée sur quelques mètres, n'être là que pour dire "eh, t'as vu le fan on s'est pas foutu de toi", sans même faire attention à ce que l'effet de peur soit au rendez-vous...

La peur est un sentiment difficile à maîtriser au cinéma, et pour encourager cette sensation, il faut faire preuve d'une vraie vista d'écriture, et ne surtout pas trop sentir la caméra. C'est pourquoi utiliser un clipeur est encore une grande idée de la part de Bay, ce génie. Certaines scènes sont au panthéon de l'incompréhensible, comme celle où Jesse sort en courant de la maison dans laquelle un meurtre vient d'être commis. Une simple course de ce type devient une véritable douleur visuelle, au montage perdant littéralement le fil de l'action, son sens. Un exemple cruel de tout ce qu'il ne faut pas faire au cinéma, mais qui passe sans doute mieux (ceci n'est pas un sarcasme) dans 4 minutes de clip...

Donc, comment faire peur si on n'arrive pas à garder le spectateur sous la tension d'un visuel maîtrisé dans une structure propice au frisson ? En distillant des scènes choc ? Effectivement, mais même là, on ne peut qu'être déçu. Le fameux meurtre au plafond, si brutal dans le film de Craven, est ici un ratage complet et navrant tant il est traité à la va-vite, sans aucune force, encore une fois balancé comme pour respecter un cahier des charges de clins d'oeil à l'original. Et là où le Freddy de Craven pouvait s'appuyer sur un background qui en faisait un vrai masochiste, multipliant les plans d'auto-mutilation de fort belle manière, ici la même chose est encore traité sans conviction. Bayer tente même de piller le Halloween de Carpenter (voir même son Fog, pour un plan bien précis qui parlera aux fans), sans aucun succès. Sans doute que le réalisateur pensait que la grosse nouveauté du scénario allait faire l'affaire, mais c'est ce qui enterrera une fois pour toutes ce bien mauvais film

Quelle est donc cette nouveauté ? Eh bien, l'époque des croquemitaines purement mauvais, sans autre mobile que le Mal absolu, comme le Myers de Carpenter, est révolue. Aujourd'hui, Hollywood a besoin de trouver des raisons sur tout et avant tout. Ici, on fait de Freddy un pédophile, ça facilite la vendetta de la petite ville et ça conforte le spectateur en lui donnant une raison de détester le Mal, autre que les actes à l'écran. Volonté certainement dictée par un esprit incapable de croire en la moralité naturelle de son époque. Triste constat.

Pour finir, parlons du grand brûlé. Là encore, le constat est catastrophique. Le maquillage rapproche ce nouveau Freddy d'un réalisme contre-nature, tant l'exagération de l'original lui conférait une force d'évocation qui, justement, donnait au film la saveur slasher qu'on adore tous. Ici, on se retrouve face à un Scarecrow en mieux budgété, plus pourri que brûlé, mais qui jamais n'arrive à la cheville du charisme de l'original. Trop lisse, trop propre, et sa voix n'a plus rien d'inquiétante. N'en jetez plus, ce reboot est une daube, mais ça a cartonné alors on aura à en répondre face à la suite prévue pour 2012 aux dernières nouvelles. Si les Mayas ne nous ont pas sauvé avant.


Trailer
 

[Critique] Thor

Titre : Thor
Année : 2011
Réalisation : Kenneth Branagh
Avec : Chris Hemsworth, Natalie Portman, Tom Hiddleston, Anthony Hopkins, Kat Dennings

Thor est le fils d'Odin et le frère de Loki. En temps que fils du dieu qui règne sur le royaume d'Asgard, il pense pouvoir faire preuve d'arrogance et de suffisance à volonté, en arborant fièrement un marteau magique qu'on croirait être constitué de carton, ou de papier mâché. Bref. Emporté par sa fougue, notre blondinet à la voix grave presque aussi ridicule que celle du Batman de Nolan s'en va botter les fions de bonhommes bleus à l'allure patibulaire mais pas trop pour ne pas effrayer les enfants. Malheureusement pour notre grand benêt, ses actes inconsidérés réveillent une vieille rancune, et Odin ne semble pas très content de la situation. Alors, il banni son fils incorrigible sur Terre. Déchu de ses pouvoirs et séparé de son marteau en plastoc acheté au Parc Astérix à la sortie du Grand Splash, il va bien vite faire la connaissance d'une brunette de rêve (dont une Natalie Portman qu'on a envie de fesser tout du long). Comme ça, par le plus grand des hasards. Et puis, pour bien faire, elle est scientifique en cosmologie histoire qu'elle ait réponse à tout et qu'en plus on puisse en faire une cible pour une amourette bien grasse en plein milieu du métrage. Pendant ce temps, Loki apprend qu'il a été recueilli par Odin et qu'avant il était tout bleu lui aussi. Un peu vénére, il décide de s'emparer du trône d'Asgard pour enfin assouvir son envie de domination. Il envoie alors l'immense et très laid Destructeur sur Terre. Mais heureusement, notre blondinet à la barbe bien dessinée et égalisée veille au grain.

C'est dingue ce qu'on peut s'ennuyer en écrivant un simple résumé, tout en ne sachant pas vraiment ce qui est le pire. Qu'on ait l'impression de subir ce qu'on a subit des dizaines de fois dans d'autres films du genre ? Ou alors la "platitude" confondante de l'intrigue qu'un gamin de huit ans serait capable d'écrire avec un doigt dans le nez ? Impossible d'être sûr, en tout cas on est en présence d'une coquille aussi vide que laide, réalisée par un auteur déjà coupable de grosses fautes de goût : Kenneth Branagh dont le Frankenstein infâme hante encore les nuits des cinéphiles. Pas très encourageant, quand on se penche sur une filmo dont ce seul film, énorme échec artistique, public et critique, témoigne d'une envie de grand spectacle. Très vite, nos craintes se trouvent confirmées : Thor sera une mélasse sans âme de CGI plus ou moins réussies, mais surtout complètement laissée à sa seule suffisance. Bien sûr, on ne regarde pas un film de ce genre pour assister à une oeuvre humaniste, seulement il y a un pas entre le trip visuel riche et le spectacle pauvre. 2001 est purement visuel, ce qui ne l'empêche pas d'avoir un fond intelligent, une direction artistique travaillée, une bande originale solide et évocatrice. Tout ça au service d'un film de science-fiction, ni plus ni moins. Alors quoi, les spectateurs des productions de genre actuelles seraient-ils plus bas du front qu'au temps où les auteurs ne les prenaient pas pour des débiles profonds ?

 

 Le scénario, on l'a dit, fait dans le consensuel. Pire même, on peut estimer être en plein remake bodybuildé des Visiteurs. Quand l'intrigue commence à se mettre en place, c'est-à-dire après quarante minutes où le réalisateur passe à la vitesse de la lumière sur des évènements qui auraient mérité un long-métrage, on assiste impuissant à une avalanche de vannes du niveau d'un Christian Clavier grimé en Jacquouille. Vous trouverez du "Qu'est ceci", "ce breuvage est excellent", "donnez moi une bête pouvant servir de monture" etc. Navrant, et surtout accompagné du manuel des situations débiles illustrées. Comme ce passage tordant où Loki, furax après avoir découvert qu'il est un orphelin recueilli par Odin, demande à ce dernier la vérité sur son passé. Odin de continuer à vouloir lui cacher une vérité que le spectateur connaît depuis un quart d'heure. Son fils adoptif passe alors en colère niveau deux, genre "si tu continues je m'enferme dans ma chambre". Alors, le passé est dévoilé à un Loki semblant être tout retourné de comprendre que son père le mène en bateau depuis toujours, alors que deux secondes avant il en était déjà persuadé puisqu'il demandait "la vérité". Et puis ça enchaîne "tu ne m'as jamais aimé blabla" pendant que Branagh jette l'effet pathos le plus laid jamais vu au cinéma depuis un bon moment. Tout bonnement navrant. Et passons sur l'habituelle histoire d'amour, niaise au possible. C'est d'ailleurs tout le personnage de Jane qui est catastrophique, écrit en cinq minutes, sans aucun relief, une ombre qui sert de caution pour les geeks auprès desquels elle est une icône. Portman est une scientifique ? Ca ne lui empêche pas de sortir un énorme "trop cool" quand un péquenot lui annonce qu'un satellite s'est écrasé en plein désert. Ca ne l'empêche pas non plus de croire en tous points, dès la première rencontre avec Thor, que celui-ci vient d'une autre planète, que son père est Odin etc. A n'en pas douter, il faut se vider la tête pour un tel film, mais on ne nous prévient pas qu'on va nous la remplir d'une chose aussi inconsistante. Un petit mot tout de même sur la pub pour Apple bien lourde pendant le film. "iPod" cité deux fois dans un intervalle de 5 secondes, chapeau bas les artistes.

Faisons un effort, essayons de croire très fort que le grand spectacle n'est qu'un enchaînement de scènes d'actions et de plans bourrés de CGI. Même là, on en ressort déçu. En une heure vingt, on n'aura eu le droit qu'à une bataille d'ouverture survolée qui passe pour une guerre de fourmis ne serait-ce que face à la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et une séquence mollassonne de baston, dont le morceau de bravoure est un coup de pied sauté au ralenti à s'en péter les zygomatiques, dans le labo de scientifiques dont les objectifs resteront vagues jusqu'à la fin. Alors, on compte sur la dernière demie-heure pour essayer de ne pas mettre fin rapidement à la torture qu'est la projection de ce film. Ca commence bien mal, puisque le très prometteur gardien des passages est balayé en cinq secondes montre en main, alors qu'on en faisait une sorte de boss de fin de niveau d'un jeu-vidéo.

Puis, le Destructeur rentre en scène, tandis que les derniers espoirs s'envolent. Visiblement, Branagh a aimé le travail de Jackson pour son adaptation de Tolkien. On se croirait face au Sauron du prologue de La Communauté de l'anneau. On y trouve aussi un peu de Le jour où la Terre s'arrêta pour le laser. Même cadrage, quasiment le même aspect sans le casque et un peu plus clinquant, plus propre, plus Marvel. Mais il ne s'arrête pas là le bougre, puisque arrive aussi sur Terre la bande de Thor. Une brunette, deux zigotos oubliables et un grand à barbe qui ressemble étrangement à Gimli. Ressemblance souligné par un lancer qui fait directement penser à du lancer de nain... On arrive enfin au final, baston prévisible entre Loki et cette grande courge apathique qu'est Thor. Ca parle, ça hurle des banalités du genre "c'est moi le meilleur", c'est laid, c'est bâclé. A l'image du film.

Seul petite éclaircie, Kat Dennings. Son interprétation est insipide à l'image du reste de la distribution, mais on devine un grand talent pulmonaire. Talent confirmé par une petite recherche Google image qui se sera avérée bien plus agréable que ce Thor de bas étage.


lundi 27 août 2012

[Actu du jour] Lundi 27 Août 2012

Une chaîne officielle de la Hammer sur Youtube !


2007. L'un des fondateurs d'Endemol, John de Mol, achète les droits d'exploitation du catalogue de la Hammer. Un frisson parcourt l'échine des fans à travers le monde : mais que va donc faire ce producteur de télé-poubelle d'une des sociétés de production les plus marquantes de l'histoire du cinéma ? Même si nous n'avons pas encore tout à fait la réponse, La Dame en Noir étant un essai concluant qu'il faut renouveler, on peut tout de même être rassuré sur les intentions des nouveaux investisseurs : ils sont actifs. Actifs, et respectueux, pour preuve la chaîne officielle qui vient de voir le jour pour le plus grand bonheur des fans.
Au programme, des présentations de film (VOSTA), des trailers, des featurettes (VOSTA) et surtout des films entiers. Et pas des moindres puisqu'aux excellents The Quatermass Experiment et Captain Cronos (tout les deux disponible en DVD Z2) viennent s'ajouter les réputés The Man in Black et Dick Barton. Pour anglophones malheureusement, puisque uniquement en versions originales sans sous-titres. Disponibles en HD pour les mieux connectés d'entre vous.

Pour la chaîne Youtube, c'est par ici : http://www.youtube.com/hammerfilms



Toby Jones dans le rôle d'Alfred Hitchcock pour The Girl de HBO

Un premier trailer vient d'être mis en ligne.


The Girl va s'attacher à décrire les rapports difficiles qu'entretenaient Hitchcock et Tippi Hedren, actrice principale de The Birds. Le résultat est attendu au tournant : ça sent le (mauvais) souffre...



Star Wars en 3D, la suite !


Georges Lucas n'est plus là, mais LucasFilm n'a pas dit son dernier mot ! Bien décidé à encore essorer la saga défigurée, les épisodes 2 et 3 en 3D stéréoscopique arriveront pour fin 2013. Quand aux épisodes 4, 5 et 6, ils sont toujours prévus pour 2014.
D'ici là, Lucas aura sûrement sorti le premier des films indépendants qu'il veut tourner loin, très loin de Hollywood...


Images de plateau du remake de Carrie

Eh oui, le remake de Carrie sortira en Mars 2013, qu'on se le dise on ne peut rien y faire. Avant de se prononcer sur la qualité de cet énième exemple de manque d'inspiration américain, voici quelques photos prises sur le tournage.




Il faut tout de même avouer que le nom associé au film, la réalisatrice Kimberly Peirce, a de quoi s'en sortir : son Boys don't cry était encourageant...



Une affiche française pour Sinister

Cliquer pour une version XXL
Pas trop fan d'Insidious et Paranormal Activity, mais Sinister fait partie des sorties 2012 d'horreur à surveiller.



On s'en fout un peu beaucoup

Les Wachowski seraient dans les petits papiers de Warner Bros pour la réalisation de Justice League. On va déjà les laisser sortir Cloud Atlas hein...

Gillian Anderson est enjouée à l'idée d'un potentiel troisième film X-Files fantasmé par Chris Carter. Même les fans (comme moi) ont déjà oublié le deuxième...

Lizzie Caplan devrait jouer une She-Hulk dans un prochain film de la Marvel. Un reboot de reboot de rebbot de Hulk ?

Le nouveau Gus Van Sant, Promised Land, a vu sa sortie avancée à New-York et Los Angeles. Le but ? Etre éligible pour les Oscars. C'est beau l'amour du cinéma chez ces soit-disant artistes...

Lars Von Trier a débuté aujourd'hui le tournage de son Nymphomaniac. Durée prévue : 11 semaines. Espérons une dernière fois qu'il retrouve son niveau de Breaking the Waves.

Isabelle Adjani a confirmé sa participation au film d'Abel Ferrara qui s'intéressera à l'affaire DSK. Dans le rôle de Laure Sinclair ?

Tonton Spielberg serait intéressé par un film relatant la mort de Ben Laden. Un film sur un évènement dont on ne sait rien, si ce n'est pas de l'info dont on se fout royalement... Spielby, vraiment, tu es décevant.



Sources de l'article : Allocine, Bloody Disgusting, CSTV, CanalPlus, Le Film Français, Telerama, Comme au cinema.


dimanche 26 août 2012

[Vite vu] Scott Pilgrim

Titre : Scott Pilgrim (Scott Pilgrim VS the world)
Année : 2010
Réalisation : Edgar Wright
Avec : Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Jason Schwartzman


Une esthétique de série KD2A style Samantha doublée d'un objet marketing fabriqué pour le geek en mal de reconnaissance. Le plus triste dans tout ça, c'est que ce navet acte la geekerie comme un phénomène de foire trop cool pour les soirées branchées. De celles où on parle de la Wii comme du top classe, et où les nuits LAN, celles qui se finissent dans des odeurs de chacals, ne sont bien entendu pas évoquées (comment chopper de la snob sinon ?).
En gros, tout le contraire de l'image du passionné, mais y'a des bruitages de Zelda et le logo Universal en mode 8 bits, paraît que c'est trop cool.

[Critique] Solitaire

Titre : Solitaire (Rogue)
Année : 2008
Réalisation : Greg McLean
Avec : Michael Vartan, Sam Worthington, Radha Mitchell
 
 
Une groupe de touriste, en Australie, part visiter l'Australie sauvage sur un petit bateau ridicule que jamais tu montes dessus toi, oui toi qui a entendu et ré-entendu "il nous faudrait un plus grand bateau". Tout va bien dans le meilleur des mondes, les vacanciers se rincent les mirettes grâce à des décors naturels tout à fait splendides, quand ils aperçoivent une fusée de détresse, pas très loin. Personne ne répond à la radio, la distance est estimée à trois kilomètres, et c'est un peu à contre-coeur qu'ils se lancent à la recherche de l'origine de cette fumée rougeoyante. Origine qu'ils trouveront, submergée. Alors que le groupe constate la catastrophe, ils se font bousculer, le bateau coule à moitié, une petite île est en vue, ils s'y précipitent. Sans le savoir, ils viennent de poser les pieds sur le garde-manger d'un crocodile aussi imposant qu'intelligent... et affamé. La nuit tombe, et avec elle, la marée monte. Dans quelques heures, l'île aura totalement disparu sous les flots.

McLean, ce nom vous dira peut-être quelque chose. Son premier film, Wolf Creek, petit survival, n'était pas passé inaperçu. Choc, voir barbare, poisseux, contemplatif, un travail sur l'ambiance remarquable, un final mémorable, tout ça un peu entaché d'un début un peu longuet. Pour ce deuxième film, le réalisateur australien se trouve embarqué avec les Weinstein. On ne reviendra pas sur les nombreux films que ces deux gros tâcherons ont tout simplement saboté (coucou Abîmes, l'un des meilleurs films fantastiques de ces vingts dernières années totalement passé inaperçu parce que pas assez bankable), mais on a toutes les raisons de s'inquiéter dès le générique. Soit, on se dit que le cut ne sera pas celui du réal, que peut-être quelques personnages ont été imposé, et ce sans même avoir vu ce qu'il se passe après l'écran-titre. Mais passons, n'y revenons pas, ne nous énervons pas.

Première chose qui frappe, et qui rassure, McLean est toujours aussi prompt à trouver des paysages somptueux. Le début est marqué par des plans en hélico tout simplement grandioses, aux couleurs éclatantes, sans doutes un peu aidées à l'étalonnage mais terriblement dépaysantes. Et heureusement que ces plans sont là car, en même temps, arrive une deuxième sensation qui va, comme la première, baigner tout le long du film : l'interprétation est une catastrophe. Pire, les personnages, dans leur ensemble, n'ont aucun relief, aucune saveur, rien. On pourra se consoler en se disant qu'un film de ce genre n'a pas besoin de pousser dans ce sens pour être bon, ce qui serait oublier que là est la première qualité des Dents de la mer. Ou bien en pensant qu'il s'agit là d'une critique du touriste, pas vraiment impliqué dans cet environnement, plus passif et finalement meilleur proie étant donné ses réactions, totalement stupides, en milieu hostile. Mais rien, rien ne peut justifier l'antipathie que dégage Michael Vartan. Outre le doublage de la VF à fuir le plus vite possible et qui n'arrange pas les choses, il dénote complètement par un jeu volontairement cynique, mais mal maîtrisé (mal dirigé ?) qui fait que certaines scènes de tension peuvent se voir dévaluées par un simple insert le faisant apparaître. Sa présence inexistante, ses mouvements sans ampleurs, sa mono-expression qui ferait presque passer l'imbattable Seagal pour un jeune premier de l'Actor's Studio, en bref il désert le film par sa seule existence à l'écran.


 Au-delà de ce choix de casting douteux, et ce défaut d'écriture qui a visiblement survécu à Wolf Creek, on tient là le meilleur film d'attaques animales depuis bien longtemps. Depuis le chef-d'oeuvre de Spielberg ? Oui, sans doutes, tant ses descendants se sont cantonnés à appliquer la règle du "plus loin, plus violent". Comme dit plus haut, il ne faut pas compter sur une intelligence fondamentale. Par contre, le principal est tout de même sauf : on flippe sévère. Grâce à un ressort dramatique d'une efficacité redoutable : la marée. Celle qui fait que le temps est compté, qu'on se précipite, qu'on panique, qu'on échoue, qu'on meure. Associé à une nuit bien photographiée et éclairée, avec son lot de brouillard qui renforce l'ambiance, il instaure un suspens prenant pour une bonne partie du film. toute cette partie est un modèle d'utilisation de l'environnement. L'eau, toujours dans le cadre, découpant les personnages, comme une menace lancinante, une approche en constante progression.

Puis, arrive le dernier quart, et un enchaînement de bullshit assez rageantes. Le coup de la promise au héros qui meurt, mais en fait non, la découverte de la tanière, tout se fait avec un détachement assez déconcertant. Il suffirait de se laisser aller pour prendre un total plaisir, mais beaucoup de choses sonnent réellement faux. Jusqu'au final d'ailleurs, très sage et convenu.

Un film de croco effrayant, moins porté sur l'attaque et ses dégâts que sur l'ambiance. Potentiel excellent passablement foutu en l'air par une écriture paresseuse. Dommage.


Trailer

[Vite vu] Mum and Dad

Titre : Mum and Dad
Année : 2008
Réalisation : Steven Sheil
Avec : Perry Benson, Dido Miles, Olga Fedori


Léna est une femme de ménage issue de l'immigration polonaise. Un soir, alors qu'elle s'apprête à rentrer chez elle, une de ses collègues la retarde. Obligée de se loger pour la nuit, elle suit la jeune femme chez elle, ne sachant pas qu'elle rejoint le foyer de deux véritables psychopathes.
Ca a le potentiel pour être beaucoup plus qu'un torture flick, mais Sheil reste attaché aux codes du genre. Délaissant la critique de la middle class anglaise ou même le sujet de l'étranger sans visa pris dans le piège d'une société qui lui enlève toute dignité, on se retrouve avec un film d'horreur basique. Basique, mais se démarquant tout de même par une atmosphère hautement étouffante et glauque, culminant dans un climax rappelant furieusement Massacre à la tronçonneuse qui vaut le coup d'oeil.
Pas indispensable, et surtout trop superficiel pour être véritablement marquant, contrairement à la réputation que s'est forgée le film.

[Critique] Le choc des Titans

Titre : Le choc des Titans (Clash of the Titan)
Année : 2010
Réalisation : Louis Leterrier
Avec : Sam Worthington, Liam Neeson, Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Mads Mikkelsen


Leterrier... Ce nom résonne comme une ritournelle menaçante, et pour cause : Le Transporteur, c'est lui. Danny the dog, c'est lui aussi. Le deuxième Hulk, à peine meilleur que la grosse purge de Ang Lee, c'est encore lui. Alors, voir ce réalisateur attaché au projet de remake de l'un de mes films cultes d'enfance, ça avait déjà tout du crachat à la gueule.

Pourtant, ça ne débute pas mal. On sent très vite que le scénario s'éloigne de l'original. Si ce n'est pas un mal, on ne peut pas dire que les modification soient bien vues. Ainsi, le méchant est désormais Hadès, certainement bien plus facile à traiter que Thètis, plus facile à diaboliser. Adieu la relation de Persée et Andromède. Bonjour la simplification du personnage de Calibos, et au revoir toute la partie dramatiquement importante de la vengeance de Thètis sur Andromède. On peut donc lire une simplification à l'extrême, au profit d'un autre aspect important, l'action. Mais il ne faut pas se louper, sous peine d'être vide et ennuyant.

 Hélas, Leterrier ne surprend pas et reste un faiseur sans personnalité. Les séquences d'action sont dans la moyenne d'aujourd'hui, c'est à dire parfois trop rapides dans les cuts, on a du mal à se situer, et ne surprennent jamais. Visiblement, le réalisateur a voulu rajouter du rythme, et à raison tellement l'original accuse le poids des années à ce niveau. Seulement, il oublie le style, et c'est ainsi que le passage épique de cette histoire, à savoir le combat contre Méduse, tombe dramatiquement à l'eau. Car toute la poésie des images disparu, faisant de ce monstre une vulgaire situation de plus. Pourtant, les moyens sont là, il faut voir à quel point la séquence des scorpions prend une ampleur démesurée face à celle de l'original. Mais tous les CGI du monde ne feront jamais un spectacle palpitant si la tension n'est pas invitée à la fête. Tension qui aurait pu être présente grâce à l'interprétation des acteurs.


Seulement, à ce niveau, on touche le fin fond du fond. Entre un Sam Worthington aussi expressif qu'un cul de babouin, un Liam Neeson visiblement là pour payer ses douloureuses et un Fiennes cabotinant, on peut se demander qui est le pire. Ah non, en fait c'est sans hésitation que ce titre va à l'acteur principal, déjà coupable d'un jeu minable pour le décevant Avatar de Cameron. Confondant de non-charisme, l'étendue de ses expressions doit être aussi vaste que celui de Saumon Agile (aussi appelé Steven Seagal, parfois). Une vraie catastrophe pour l'empathie bien entendu, qui n'est jamais ressentie. Se faire du soucis pour un mollusque au crâne rasé et au regard aussi intense qu'un Schwarzy dans Kalidor, difficile.

En parlant de mollusque, il serait difficile de ne pas finir en parlant de ce que tout le monde attendait : le kraken. Avec le Pégase noir, la seule raison de ne pas complètement haïr le film. Plus réussi que l'original dans le design, on regrette tout de même un traitement pas folichon. Un tel monstre, ça se bichonne, on lui donne une stature, on le met en valeur. Mais non, son aspect de géant n'est jamais bien rendu. Pour comparaison, le début de God of War 3 fout une baffe infiniment plus violente.

Au final, encore une preuve que tous les moyens du monde, tous les meilleurs génies des CGI, ne peuvent rien arranger quand on a un réalisateur plus que moyen aux manettes.

[Vite vu] Dark Country

Titre : Dark Country
Année : 2011
Réalisation : Thomas Jane
Avec : Thomas Jane, Lauren German, Ron Perlman


L'histoire est d'un déjà-vu assez phénoménal. Un couple fraîchement marié à Las Vegas prend la route pour traverser le désert la nuit, à la fraîche. Bien vite, il semble que la route n'est pas la bonne, alors ils rebroussent chemin et tombent sur un accidenté dont on a peine à croire qu'il soit encore en vie. Visage arraché, ventre ouvert etc, appétissant. Ni une ni deux, ils foutent le ramassis d'humain sur la banquette arrière et reprennent la route. Le reste se relève alors, plutôt bavard mais surtout semble bien connaître les nouveaux mariés...
Prod Nu Image qui lorgne plus que fortement sur La quatrième dimension sans pour autant arriver une seule seconde à installer un semblant d'ambiance mystérieuse. La faute à une réalisation trop m'as-tu-vu qui oublie qu'un mouvement doit suivre l'action ou la souligner, pas exister juste pour se la raconter. Belle idée aussi que d'installer l'action la nuit, quand on a un budget peau de zob, donc un éclairage cheapos. Les plans extérieurs sont donc tout moches, heureusement l'action dans la voiture rattrape la catastrophe, tournés en studio, donc en transparence, ce qui donne au film un certain cachet ancien pas dégueulasse. Mais on s'emmerde ferme, malgré l'apparition finale d'un Ron Perlman toujours bienvenue et qui a le mérite de surprendre dix fois plus que le twist qu'on devine dès le premier quart-d'heure.

[Critique] Prowl

Titre : Prowl
Année : 2012
Réalisation : Patrik Syversen
Avec : Ruta Gedmintas, Joshua Bowman, Courtney Hope

Amber souhaite quitter le foyer familial, dans lequel elle se sent de plus en plus étrangère. Sa mère boit depuis la mort de son mari, elle lui annonce qu'elle fut adoptée. Un appartement, en ville, loin de sa bourgade de consanguins qu'elle haït fortement, se libère. Elle doit y être le lendemain, avec l'argent, sinon il ira au plus offrant. Sans permis, elle demande à ses potos trop kewl de trouver une solution. Ce qu'ils font, avant de s'embarquer pour un trip. Parce qu'ils sont comme ça les jeunes, ils n'ont pas cours, pas de petit boulot, pas de jeux à finir ou de films à regarder. Bref, tous dans un van et c'est parti. Sauf qu'à peine sorti du village, le moyen de locomotion tombe en panne. Mais genre cinq mètres après le panneau ! Un camion passe alors par là, et le joyeux groupe se dit qu'embarquer dedans est une bonne idée. Ils vont bien vite le regretter, car au bout d'un trajet qu'ils auront vécu bourré, défoncé, tout en jouant à "action ou vérité", se trouve... l'horreur !


 Bon, ça pue déjà pas mal rien qu'en résumant hein ? Soit, mais à le regarder c'est encore pire. Patrick Syversen n'est pas un illustre inconnu, on a pu voir son très nul Manhunt donc il faut avouer qu'en lançant le film on est prévenu. Prévenu qu'on va devoir se taper une intrigue banale et qui réussie tout de même à prendre le pas sur les personnages. Par personnages, il faut entendre "chair prête à être dévorée sans qu'une seule fois on ne s'identifie à qui que ce soit", empathie zéro. A cela on ajoute une caméra tenue par Mohamed Ali et on a le film d'horreur actuel par excellence. La fuite de l'héroïne dont on ne voit rien car filmé dans son dos et avec une caméra porté à faire gerber les marins les plus courageux, vous n'y échapperez pas.

Prowl est donc un mauvais film formellement. Mais est-ce un mauvais film sympatoche ? Il faut avouer que le retournement de situation final est plutôt bien, sans non plus casser trois ailes à une chauve-souris. Les djeunez sont donnés en pature à des streums à l'image du film : déjà-vus. Des vampires à la 30 jours après, des apprentis suceurs de sang pour lesquels sont rabattus des débilos post-ado par un camionneur de mèche. Ca peut aussi rappeler le pitch de Midnight meat train, en fait. On ne saura rien de plus des hominidés à longues canines, à part qu'ils forment une horde et qu'ils sont dotés d'une faculté de saut diablement excitante. Mouais. Et capable de dépecer leurs victimes comme des bouchers. Ce qui est débile pour des vampires, vu les litres de sang qu'ils perdent dans ces démonstrations de force. Mais bordel messieurs les réalisateurs, un peu de jugeotte bon sang, le gore c'est bien, mais le gore malin c'est mieux.
Bref, le métrage n'est pas intéressant, pas bien interprété, pas bien filmé, et les stars du film sont débiles. Reste la puissance du twist, qui aurait pu avoir une certaine force si seulement il n'était pas survolé. C'est trop peu pour ne pas être oublié de suite. Hein, Prowl, connais pas !

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[Critique] L'Emprise

Titre : L'emprise (The Entity)
Année : 2005
Réalisation : Sidney J. Furie
Avec : Barbara Hershey, Ron Silver, David Labiosa, George Coe, Margharet Blye


Une histoire d'esprit frappeur qui viole la pauvre Carla chaque nuit. Bien entendu, elle se met en tête de consulter des psychiatres, qui vont camper sur leur position : le problème vient d'elle et puis c'est tout. Des traces de morsures à des endroits impossible à atteindre pour elle ? Pas grave, on serait étonné des possibilité d'un esprit dérangé, paraît-il. Après une saillie particulièrement violente (devant ses trois enfants, dont un s'en tirera avec le poignet cassé), les choses s'accélère. La meilleur amie de Carla la prend en charge... et est témoin de faits prodigieux. Toujours suivi par son incapable de psychiatre, elle décide de consulter des para-psychologues. Tout d'abord sur la défensive, ils assistent eux aussi à des phénomènes inexplicables. Ils décident de se débarrasser une bonne fois pour toutes de ce revenant qui devient de plus en plus lubrique... en effet, il n'hésite même plus à violer Carla devant son petit copain.


Rarement vu un film aussi malsain, que ce soit l'histoire qui met du temps à nous donner un minimum d'espoir, les plans très expressionnistes, et surtout une ambiance sonore tétanisante. Les premières secondes du film prennent directement à la gorge et surtout installe le personnage principale avec une belle aisance. On sait qu'elle n'est pas heureuse professionnellement, qu'elle a un rapport très étrange avec son fils qu'elle a eu à 16 ans. Et le premier viol intervient dès la troisième minute. Des images terrifiantes, crues, soutenues par une musique d'une efficacité redoutable.. Plusieurs thème sont abordés, juste ce qu'il faut pour ne pas être trop intrusif. Celui de l'enfance détournée, Carla ayant eu un père pasteur vicieux et trop entreprenant. Celui de l'inceste, puisqu'elle est attaquée par ce qu'elle pense être trois esprits, l'un grand comme son fils, les deux autres, l'équivalent de ses filles, qui lui tiennent les jambes. L'interprétation est aisée, surtout qu'elle est abordée directement par des psychiatres totalement dépassés par les évènements, ce qui constitue le troisième thème. Donc que du négatif, en résulte une ambiance oppressante, parano, très brutale, et surtout nihiliste puisque tirée d'une éventuelle histoire vraie qui aurait cessé bien après l'époque du film.

Par contre, les SFX de Stan Winston laissent un peu à désirer, même pour l'époque (1982). Barbara Hershey refusant de se faire peloter, il a fallu reproduire son corps pour les plans où l'esprit obsédé lui presse littéralement les seins. Pas vraiment convaincant, mais pas le choix. Mais rien de bien grave, en tout cas, rien qui entache un final entre Poltergheist et L'exorciste qui reste comme un grand moment du cinéma fantastique. Et à voir uniquement en VOST...

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[Critique] Frontières(s)

Titre : Frontière(s)
Année : 2008
Réalisation : Xavier Gens
Avec : Karina Testa, Samuel Le Bihan, Estelle Lefebure, Aurélien Wilk, David Saracino, Chems Dahmani, Maud Forget, Patrick Ligardes


France, 2002, l'entre deux-tours des élections présidentielles. Un "n'est-ce pas" retenti dans le pays des fromages qui puent, Jean-Marie Lepen est qualifié pour le second tour. Des émeutes éclatent un peu partout, des images annonciatrices d'une autre rébellion qui surviendra dans les banlieues. Un petit groupe de ouaich-ouaich se fait courser par les keufs t'as vu, avec un bon gros tas d'euros entre les mains. Le frère de Yasmine, jeune femme enceinte de l'un des fuyards qui l'a quitté il y a peu, se prend une bastos dans le buffet. Son état force ses complices à le déposer dans un hôpital, où il trouvera la mort. Il leur faut alors prendre la route pour rejoindre Amsterdam où ils pensent pouvoir couler quelques jours paisibles. En route, alors qu'ils approchent de la frontière luxembourgeoise, ils s'arrêtent dans une auberge, où ils sont accueillis par une bande de tarés psychotiques. Mais rien n'y fait, les jeunots veulent se reposer...

Premier film de Xavier Gens (tourné avant la catastrophe Hitman), tout les problèmes du cinéma de genre français s'y sont donné rendez-vous. Tout d'abord, et c'est la tare des auteurs de l'horreur française, on tient là un scénario indigeste. Le fait que ce soit une production Europa Corp n'arrange certainement pas les choses, et on a très vite la sale impression de se retrouver devant un clone mal singé de tout ce qui a connu un certain succès outre-Atlantique. Bien sûr, on pense à Massacre à la Tronçonneuse, mais aussi à The Descent ou encore La coiline a des yeux. Le truc, c'est que Gens a tellement bien digéré l'école Besson que ses tics s'y retrouvent catapultés. Le début fait penser à un Yamakasi épileptique et tellement bordélique qu'on ne comprend pas les enjeux de l'histoire. Le paquet de pognon apparaît furtivement, on devine qu'un des protagonistes vient de s'enfuir de taule. Le réalisateur préfère se concentrer sur l'action foutraque et très cheap au lieu de nous présenter ses personnages, en pensant que la seule situation suffira. Grossière erreur.


Le message véhiculé n'est pas clair. Frontières ? Celles de l'esprit blabla, ça c'est pour les kékés. Non, le film dit simplement, en réduisant le champs de vision du spectateur à cette auberge, que le France profonde est peuplée de gros racistes responsables de la situation politique du pays alors que la capitale se rebelle. Outre l'inexactitude crasse de cette pensée (ou en tout cas la non-maîtrise, on n'accusera surtout pas Gens d'être méprisant envers les provinciaux), il faut surtout souligner l'incapacité de Gens à se poser des questions sur son sujet, à gratter et chercher ce qu'il y a derrière les résultats effrayants du Front National. Mais comme ça le forcerait à donner des réponses dont les chances de passer la censure sont plus que pauvres, le réalisateur se couche. Il se couche devant la toute-puissance de ceux qui lui demandent de coucher sur l'affiche un message soit-disant informatif mais vraiment mercantile.

Vide de tout engagement, clairement sans couilles et inoffensif, le film compte sur son visuel avant tout. Alors oui, la lumière est quelque fois sympa pour un tel budget. Seulement Gens, tout comme il n'a rien à dire, n'a rien à montrer. Alors il tente l'esbroufe, des mouvements inutiles pour se faire mousser mais sans aucune utilité pour une narration rendue bancale. Ca tremblotte et ça gicle, histoire de faire passer la pilule aux quelques âmes perdues attirées par la seule affiche racoleuse. Mais même niveau gore et action, c'est la grosse déception. Rien ne vaut cette réputation de film ignoble, dégueulasse etc, l'amateur de barbaque en sera pour ses frais.

C'est à se demander pourquoi ce film a pu jouir, à l'époque, d'une telle couverture de la part de la presse spécialisée ? Yannick Dahan, dans ses envolées lyriques si célèbres, a oublié d'évoquer la performance des acteurs tout simplement odieuse. Il faut voir la malheureuse Karine Testa jouant l'état de choc lors du final. La direction a dû être celle-là : "t'as vu Star Wars épisode 3 hein, t'as vu la fin et la démarche de Darth Vader quand il imite Joe Cocker ? Ben tu me fais la même, ça va être trop lol".

Rien à en retirer, à part une certaine lassitude : le cinéma d'horreur français ne peut donc rien donner de bon ?


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Interview de Gens et Testa au BIFF 2008

Extraits des premiers court-métrages de Gens

samedi 25 août 2012

[Critique] The Eternal Evil of Asia

Titre : The Eternal Evil of Asia (Nan yang shi da xie chu)
Année : 1995
Réalisation : Man Kei Chin
Avec : Bobbie Au-Yeung, Ellen Chan, Lilly Chung, Elvis Tsui


Quatre hong-kongais reviennent d'un voyage crapuleux en Thaïlande. Voyage pas aussi éclatant qu'ils l'espéraient, tant ils y ont plus expérimenté la sorcellerie que les charmes des demoiselles. Lors d'une soirée bien mal engagée, il y ont fait connaissance d'un sorcier, nommé Laimi plutôt sympathique, et joueur : l'un des quatre amis se retrouvent ainsi transformé en "tête de bite", comme ça pour le délire. Mais la rencontre tourne mal : viol (accidentel, eh oui dans la category III ça existe) de la soeur du magicien, puis meurtre de celle-ci.
Retour à HK, donc, où Bon, le seul de l'expédition à n'avoir rien consommé, doit se marier avec May, la soeur d'un des trois autres. Mais Laimi a soif de vengeance et fait le voyage pour se venger...

Alors là attention, c'est du lourd. Le scénario est totalement débile mais s'assume complètement en ne se prenant jamais au sérieux, mis à part un début particulièrement glauque montrant le massacre d'une famille, enfant compris. Puis on rentre dans une sorte de gaudriole, mélange de sorcellerie, de gore, d'humour très potache et de sexe.


 A ce titre, tout le passage en Thaïlande est énorme. On y retrouve le même esprit très... clicheton (pour ne pas dire raciste) qu'on voit dans la partie sud africaine d'Ebola Syndrome. Sauf qu'ici, pas de discours derrière les images et l'humour de la situation prend le dessus sur le sentiment étrange de mépris initial. Les quatre personnages fuient une maison close qui leur propose une catin atteinte du sida (oh que c'est finaud), et se réfugie dans une maison abandonnée au premier abord. Bien vite, un sorcier arrive et prévient qu'un combat qui l'engage contre une sorcière et son mari va débuter sur ces lieux. Et là, les yeux s'illuminent. Tout d'abord, l'inénarrable Elvis Tsui, à force d'appeler ses pote "dick head", voit son visage se transformer en tête de gland grâce à un astucieux sort de ce filou de sorcier. Puis arrive l'ennemie et débute le combat. Un combat cat III, donc une joute sexuelle dans la grande tradition du genre. Tout d'abord, Laimi (le bon sorcier) se voit enfermé dans un placenta géant qui a pour but de le ramener à l'état de bébé. Bon sang, un babilities . Mais Laimi s'échappe. La sorcière, rejointe par son mari, révèle alors son invincibilité quand elle combat et copule en même temps. Ce qui excite à mort tête de gland. Bon sang, même à l'écrit ça inspire le respect. Mais Laimi est un pro de la possession, et se débarrassera du couple grâce à un "sort de mort-vivant" : le mari, poupée du sorcier, tranchera la tête de sa femme qui sera projeté et ira mordre les parties d'un des quatre spectateurs, toujours hilare de la transformation de leur pote.

On est donc en pleine category III qui s'assume, et la suite ne fait que le confirmer. La soeur de Laimi, sous le charme du futur marié Bon, demande à son frère de concocter une potion d'amour. Ce qui sera fait, mais délivré non pas à sa cible mais aux trois autres, qui sont aspergé de la substance. S'ensuit un "viol" collectif, qui n'en est pas vraiment un sur le coup puisque la femme s'imagine être avec Bon. La vache. Le réveil n'est pas agréable, la victime se jette, couteau à la main sur les coupables/victimes mais s'empale sur sa propre arme. On nage en plein bordel, ce qui se déroule devant nos yeux ébahis est tellement outrageant, jusqu'au-boutiste, sans gêne, qu'on doit régulièrement se pincer pour s'assurer d'être encore conscient.


 Le conflit est donc là, Laimi cherche à se venger, et se lance à la poursuite des quatre touristes, rentrés à Hong Kong. L'inventivité des meurtres est au rendez-vous jusqu'à une fin complètement folle, mais un gros problème vient tout de même noircir le tableau. Bon, déjà il faut savoir rentrer dans ce genre de délire total. Même si le show Elvis Tsui est permanent, le voir affublé d'une tête de sexe masculin ou prendre l'apparence d'un fameux cénobite est un vrai plaisir, tout le monde n'adhérera pas à la connerie permanente. Ici, aucun fond, ne pensez pas trouver une superbe réflexion sur le tourisme sexuel ou autre, on est en pleine putasserie bien grassouillette.

Mais le vrai problème vient du visuel. Passe encore la photo immonde, avec ces habituelles filtres bleus qui se voudraient très "tsuiharkien" mais qui font ici ultra cheap. Par contre, ne passe pas ce mouvement continuel, du début à la fin, ce pano au mouvement de vague qui donne le mal de mer en un quart d'heure, et c'est véridique. Typiquement le genre d'idée sur laquelle un réa se masturbe pendant la préparation, en bassinant que c'est pour souligner la possession, l'âme qui vole etc. Mais quelle catastrophe ! Donc tout le film, on se tape ce mouvement quasiment à chaque plan, un coup à droite, un coup à gauche, parfois avec un fish eye, parfois sans... Bien triste car sans ce détail, qui prend de l'importance tant il est insupportable, on tenait une petite réussite dans le genre pétage de plomb généralisé comme seule la category III (genre qui sera traité dans un futur dossier sur ce blog) peut en proposer.